Quelques cas d’usages de la Blockchain

Des exemples valent mieux que 1000 mots, dans cet article je vous présenterai différents cas d’usages par secteur d’activité. La blockchain est une base de donnée décentralisée disponible en plusieurs copies. Cette technologie ne se résume pas seulement aux cryptomonnaies mais également aux échanges d’informations, de traçabilité, de validation de données et de suppression d’intermédiaires.

I La blockchain appliquée à la finance

La finance décentralisée sans intermédiaires (avocats, banquiers, brokers) permet d’effectuer des échanges plus rapide et moins coûteux. Les smart contracts crées sur Ethereum permettent de s’ériger en tant qu’intermédiaire de confiance pour chaque transaction.

Deux concepts clés pour comprendre l’intérêt de la blockchain pour la finance :

  • Un smart contract est une ligne de code programmée pour automatiser des tâches sans tiers de confiance.
  • La tokénization d’un actif permet de fluidifier les échanges, je ne parle pas ici d’utiliser Ethereum comme monnaie d’échange mais un stablecoin adossé au cours du dollar, le DAI.
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  1. La Société Générale a émis un prêt de 20 millions de dollars en DAI (stablecoin décentralisé construit sur la blockchain Ethereum) sur le protocole Maker Dao. Pour emprunter ce montant la Société Générale doit déposer une garantie (un collatéral).
  2. La proposition de la Société Générale implique la création du « tokens OFH » qui représentent les obligations garanties par des prêts immobiliers. Les obligations adossées aux tokens OFH ont été notées AAA par Moody’s et Fitch, ce qui signifie qu’elles présentent un haut niveau de solvabilité.
  3. Les obligations sont donc tokenisées et peuvent être utilisées comme collatéral pour emprunter du DAI
  4. Le montant du collatéral doit être 150% supérieur au montant de l’emprunt avec un LTV (loan to value=capacité d’endettement) de 66%

La tokenization permet donc d’inscrire n’importe quel actif financier dans la blockchain et d’en tirer des avantages :

  • Des transactions rapides et sécurisées
  • Un gain de temps administratif conséquent
  • Une économie de frais de transaction (broker, avocats…)
  •  Modularité du produit et délais de mise sur le marché raccourcis
  • Automatisation des événements sur titre, transparence accrue, transfert des titres et règlement plus rapides

Pour comprendre en profondeur la tokénisation et les smart contracts, vous pouvez consulter l’article sur Ethereum

II La Santé

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La blockchain est une technologie de stockage de l’information et de transmission d’informations. Elle est transparente, sécurisée et fonctionne sans organe central de contrôle.

Les 2 applications majeures dans la santé :

1. Assurer la sécurité des données de santé

  • Les données de santé sont convoitées par les hackers. Elles se revendent jusqu’à 20 fois plus cher que les données bancaires.
  • Grâce à sa décentralisation et son inaltérabilité la blockchain pourrait assurer l’intégrité des données de santé à travers l’ensemble des systèmes d’information. Les systèmes informatiques sont rarement pensés pour pouvoir interagir les uns avec les autres.
  • Aux Etats-Unis en 2016 : 112 millions de brèches de sécurité dans les bases de données de santé ont été enregistrées

Exemple : la startup Guardtime a sécurisé jusqu’ici près d’1 million de registres patients en Estonie en enregistrant leurs empreintes sur la blockchain.

2. Favoriser l’interopérabilité des systèmes informatiques

  • Les systèmes informatiques ne sont pas pensés pour permettre d’interagir les uns avec les autres. L’échange d’informations est donc long et coûteux. 
  • 140 000 vies et 17,6 milliards de dollars par an : ce sont les pertes humaines et financières liées au manque de standardisation entre les différents acteurs de la e-santé dans le monde.
  • La blockchain pourrait enregistrer les données médicales provenant de l’ensemble des parties prenantes du système de santé (laboratoires, médecins, hôpitaux, assurances, patients) et donc faciliter les synergies entre ces différents acteurs.

III L’Immobilier

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L’Hôtel particulier Anna à Boulogne Billancourt (92) est le premier bien immobilier vendu en Europe via la blockchain en juin 2019 au travers de la plateforme Equisafe pour une valeur totale de 6,5M d’euros.

  1. La tokénisation a eu lieu sur des parts d’une société détenant le bien immobilier, ces parts on ensuite été inscrites dans la blockchain. Le mécanisme de tokénisation rend les parts de propriété fractionnables à l’infini et permet donc d’investir même de petits montants, offrant un accès facilité à l’investissement pour les particuliers.
  2. Quant aux documents traditionnellement échangés sur la chaîne de vente d’un bien immobilier (acte notarial, certificat de propriété, données d’identification des acheteurs et des vendeurs…) tous sont enregistrés et chiffrés sur le registre virtuel blockchain, infalsifiable et accessible en permanence, 24h/24h.

Projet à suivre : RealT, token représentant une part d’une maison aux États-Unis offrant un rendement (10-15%/an) que l’on peut mettre en garantie pour emprunter sur Aave (application de prêt/emprunt sur Ethereum) de la cryptomonnaie.

IV La Logistique

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Comme vu précédemment la blockchain est une base de donnée accessible, sécurisée où l’information est traçable dans chaque bloc.

  1. La blockchain offre une visibilité des expéditions des marchandises, chaque événement est inscrit dans la blockchain sous forme de transaction. Les événements sont consultables en temps réel par tous les acteurs de la chaîne logistique.

Exemple :

  • Un produit contrefait pourra être facilement identifié car les lots auront été touché
  • Les campagnes de retours de marchandise seront ciblées

2. La blockchain a vocation à stocker les informations, une empreinte du document est créée et stockée dans le bloc de la blockchain. L’information est accessible à tous ou restreinte à quelques acteurs et peut être retracée jusqu’au premier bloc créé.

Exemple :

  • Afin de prouver la qualité des marchandises, les entreprises pourront mettre à disposition tous les documents nécessaires, visibles par le consommateur
  • L’entreprise Walmart utilise la blockchain d’IBM pour la traçabilité de la viande de porc en Chine

V Le Divertissement

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Les données échangées dans la blockchain rebattent les cartes de la propriété numérique, les personnages et objets s’échangent sous forme de NFT évoluant dans des environnements virtuels (metaverses).

  • Vous pouvez détenir vos personnages, équipements dans un jeu vidéo et les revendre en cryptomonnaies (P2E : Play to Earn). Pour vous connecter au jeu il vous faudra un portefeuille en self custody (Metamask, Phantom ou Ledger)
  • Un jeu construit sur une blockchain est un outil de prévention des fraudes (modification des classements, des résultats, cheats code)
  • Les smart contracts déployés permettent aux éditeurs et développeurs de programmer les conditions d’attribution d’une récompense sans l’intervention d’un tiers de confiance

VI/ L’Éducation

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  • Amélioration de la tenue des registres (dossiers étudiants), la blockchain vérifie et protège le contenu, elle permet également de certifier l’authenticité d’un diplôme
  • Avec un smart contract, les applications de la blockchain pourraient offrir aux étudiants la possibilité de mieux contrôler leur propre éducation en offrant un accès flexible au contenu et aux cours proposés en fonction des succès ou des échecs précédents et de leurs acquis
  • L’usage de NFT SBT (soulbound token), un NFT vous représentant, non échangeable, par opposition à un NFT classique qui pourrait être vendu. Le SBT est utilisé comme marque de confiance en associant une empreinte des antécédents au SBT.

Conclusion

La blockchain est née avec le Bitcoin en 2009, cette technologie puise son application dans la protection, la traçabilité et la décentralisation des données. C’est une solution moins coûteuse et rapide pour les entreprises qui l’utilisent (Macdonald’s, LVMH, Samsung, Walmart …). La tokénisation permet de fluidifier les échanges et d’automatiser des tâches sans tiers de confiance.

Vous l’aurez donc compris lorsque l’on parle de blockchain il ne faut pas confondre avec la cryptomonnaie qui est un token permettant de faire fonctionner la blockchain. Qui n’est en rien initialement spéculatif mais utilitaire. Il existe différent type de blockchains : les blockchains privées, publiques, hybrides et dites de consortium.

Dans un prochain article je vous expliquerais plus en profondeur les différents cas d’usages par type de blockchains.

Ilhan GHERMI

Author: Ilhan

Consultant dans le secteur de la blockchain depuis deux ans, je suis spécialisé dans l’analyse économique et technologique de l’écosystème blockchain. Je rédige des articles de vulgarisation accessibles à tous sur les technologies blockchain avec une appétence particulière pour Bitcoin, Ethereum, Cosmos, la cryptographie ou encore les cas d’usages de la blockchain dans le quotidien.

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